Discutez ici des tout et de rien, sur n'importe quel sujet. 306p5a
La journe d'un enfant :
"Rveille toi, c'est l'heure...hho, allez mon bonhomme".
Lev
Toilette de chat
"dpche toi bougre d'nonmignon tu vas me mettre en retard au boulot".
Le mme s'habille. Tout seul, c'est bien, il apprend l'autonomie, il est encore petit. Ce sont ces petits gestes, ces moments, qui construisent son indpendance, mais a va pas assez vite alors maman lui enfile son pantalon, le geste un peu prcipit.
"Prends ton djeuner...plus vite s'il te plat".
D'un regard elle le check...le recoiffe du plat de la main et lui prend son cartable pour grappillerquelques secondes..."allez zou !! en voiture".
cole
Pas trop bouger, tre concentr, rappel des rgles, beaucoup de rgles ...pas trop parler, ou alors parler quand on le demande, mais l, sais pas quoi dire... et puis crire, la main se raidit, les lignes sont troites et a de un peu. Et puis un spasme incontrl, le trait s'chappe et a de encore, beaucoup cette fois.
Cantine
Du bruit, beaucoup de bruit, agitation, nervement, verre qui tombe, rire nerveux, les bravos sans raison, juste l'occasion de faire encore plus de bruit...toute cette frustration stocke le matin dans la classe s'exprime sans retenue, la tension monte. On aimerait parler mais on n'entend plus sa voix, on crie, on hurle...je ne sais pas, cacophonie.
Parfois c'est inable...d'ailleurs les femmes de service de la cantine ne e pas, nous n'ont plus, mais on y peut rien alors...sanctions, disputes, et cause deuxime service dbarrassage express, couverts et verres qui s'entrechoquent dans un tonnerre qui envahit tout et fait trembler les murs.
Rcr
Dfoulement, besoin de courir de crier, nervement extrme, a grouille, a explose ici et l et petit petit la tension retombe mais c'est dj l'heure d'aller en classe.
Fatigue, digestion, la tte pleine des bruits qui rsonnent encore, confusion...c'est long...fbrilit qui alterne avec des moments d'vasion, la fentre, l'oiseau, la feuille agite par le vent qui traverse la cour...sonnerie, fin de journe...OUF !! Ah non...maman dit priscolaire ce soir.
Priscolaire
Un coup d'oeil en direction du prau, on ret les animatrices, un appel rapide, elles demandent le silence...alors qu'on a tant dire. Des heures qu'on se retient...mais c'est pas grave parce qu'on sait que a va vite et qu'aprs...aprs...
Aprs on se met deux par deux, on se prend par la main, on avance tranquille, 10 minute de marche. Traverser un parc, une route et Warren se met en travers avec son panneau pour arrter les voiture. En ant devant lui on tape dans sa main, des fois il esquive en riant...puis il nous rattrape et tout en marchant il fait l'idiot avec son panneau stop, il joue avec comme si c'tait une raquette et il envoie des glands super loin, ou il le prend comme une guitare, et l il fait des grimaces...mais nous on sait bien que c'est un panneau stop mais on rigole quand mme.
On e devant la mairie, on discute, on respire, puis un autre parc, des fois Warren se met courir et on se met tous courir, il n'y a plus de rang, plus d'ordre, on rigole, on court, libre comme les poneys du club quand on les ramne au pr.
On arrive au priscolaire, on retire les manteaux, on pose les cartables et on se lave les mains.
S'il fait beau, on prend toujours le goter dehors, on s'assoit par terre, o on veut, sur l'herbe ou sur le bton du petit prau, avec des copains ou avec l'animatrice, c'est la mme qu' la cantine mais elle est pas pareille.
On discute, on rit, on mange notre tartine de pain beurre chocolat, des fois on renverse notre verre d'eau mais l personne n'applaudit et personne ne dispute. Puis on va jouer.
Ce soir, d'abord j'ai t chercher un bulldozer et j'ai fait du chantier dans les graviers de la cour avec Malo et son petit frre. Je me trane un peu dans la poussire mais on nous laisse faire, on s'inquite pas, on a vite pris l'habitude...
On sait bien qu'on a pas le droit de faire tout ce qu'on veut, mais tout ce qu'on fait on a le droit de le faire...c'est pas dur comprendre, mais quand j'essaye de l'expliquer j'y arrive pas. C'est comme si les rgles elles taient l mais qu'elles ne servaient pas. Enfin si des fois quand mme, quand il y en a un qui tape ou qui jette un jouet parce qu'il s'nerve. Mais personne ne crie aprs lui, il va dans le bureau pour discuter un peu avec l'animatrice ou avec Warren, tout le monde continu jouer comme si c'tait pas grave.
Aprs il revient jouer avec nous, il est plus calme.
On a jou comme a 10 minutes, et Malo dit : "maintenant, on va jouer au billard" et hop ! On a pas rang les bulldozer parce que il y en avait qui tait content de les rcuprer. D'ailleurs je crois qu'ils ont continu faire grossir le tas de graviers qu'on avait commenc.
Le billard, faut un peu se concentrer, Warren essaye de nous montrer comment tenir la queue, comment viser, mais j'y arrive pas trop, j'ai envie de faire tout seul, tant pis si a vise mal, je crois qu'il a compris, il reste pas longtemps.
J'ai vu que l'animatrice faisait des dcoupages dans des magazines pour coller sur une grande feuille...c'est pas des immeubles mais a ressemble des immeubles une fois que c'est coll. C'est bizarre.
Il y a des enfants qui collent et d'autres qui peignent autour des trucs qui sont colls. a me plat, je prend un tee shirt, bien trop grand pour moi, dans un tiroir, a me sert de blouse et je demande si je peux dcouper? L'animatrice me donne des ciseaux et une feuille, c'est super difficile de dcouper, mais personne ne me dit de me dpcher...je regarde autour, d'ailleurs personne ne se dpche, on discute en mme temps, le temps s'est ralenti...le temps s'est vraiment ralenti...et je ne m'en suis mme pas aperu.
Dans le hall d'accueil je vois maman, elle me regarde avec son joli sourire, et moi j'ai l'impression que je n'ai pas eu le temps de jouer, je dis "dj!" Et l, il y a Warren qui rigole, il me dit tu sais il est 18h30, a fait 2 heures que tu es l et tu as jou plein de chose...et en plus tu reviens demain. Tu pourras continuer ton dcoupage si tu as envie. Et comme je fais encore une tte de pas content, il ajoute mais regarde autour de toi...il ne reste presque plus personne, tous tes copains sont dj partis. Il a raison, c'est juste le temps qu'est pas pareil ici.
D'abord je vais faire un bisou maman puis je res l'animatrice et je l'aide laver les pinceaux puis elle me dit je vais finir toute seule, va redre ta maman.
Je rentre la maison...et l... nouveau le temps s'acclre !!
Devoir, toilette, repas, pyjama,dodo...on le met dans l'ordre qu'on veut, a change rien, on enchane, on s'arrte pas, on choisit pas.
C'est bizarre le temps, ds fois il va vite et des fois c'est comme s'il s'arrtait. Je prfre quand il s'arrte, mais quand il s'arrte, il e encore plus vite...voila a recommence, c'est super simple mais j'arrive pas l'expliquer.
Super TONDJO mais tu m'as foutu le cafard Ces rentres pas toujours bien vcues
Peut tre l'ai-je post un peu tt ? Mais je crois qu'en ce jour de rentre scolaire ce texte, non sans dfaut, est comme un tmoignage plusieurs niveaux...un guide de lecture ou de relecture :
1) a dmarre comme un travelling latral partir de la priphrie du "IL",
2) Le travelling se fait avant, le "IL" devient "ON" c'est plus collectif.
3) Et puis le zoom fait son approche pour arriver au centre, l'enfant dit JE.
Pour moi c'est simple comprendre mais si dur expliquer :)
L'enfant au centre du projet scolaire... vous de voir.
Je me souviens de la lecture.
Vous avez prpar la lecture? Livre de lecture page 12, nous allons lire un extrait du grand Meaulnes, qui veut commencer?
plusieurs doigts se lvent,
Jacques, commence;
une voix pleine de certitude prononce les mots avec prcipitation, des rappels la ponctuation l'interrompt: marque la virgule! c'est un point d'interrogation, interroge!. Une voix hsitante, nonnant lui succde, puis viens une douce, chantante voix de fille.
N'ayant aucune difficult pour lire, je suis sure de moi, je laisse mon esprit vagabonder. Entre les lignes apparat mon canif vert, c'est une rcompense ma participation aux travaux de la ferme. Je suis un grand, j'ai un canif, avec une chainette, toujours accroche un ant de mon pantalon, sauf l'cole et au catchisme.
La voix de Suzanne devient un ronron, ce n'est plus qu'un murmure. Je choisis dans un noisetier une pousse bien droite, sans noeud. Avec le canif je la coupe, l'effeuille. Ce sera mon bton, de bas en haut, je fais une une petite rainure en spirale pour prlever une bandelette d'corce, il sera facilement reconnaissable. Je remplis mes poches de noisettes, avant d' aller sous les chnes ramasser des glands. Un gland dont j'enlve l'attache (cupule) pour le corp 2 brindilles pour les bras une pour le cou qui assemblera un gland plus petit avec son attache, ce sera la tte avec un bret et 3 brindilles au bas du corp pour assurer l'quilibre du martien. Et si je faisais un arc? oui.....Boscavert!!!!! je sursaute,
poursuis la lecture,
avec prcipitation je lis la premire ligne:
Une une, les voitures s'en allaient ; les roues grinaient sur le sable de la grande alle..
des rires moqueurs fusent, un "Silence!!" interrompt
ou tais tu boscavert? tu as oubli de tourner la page
Il tait dans la lune
Silence! tu n'a pas suivi, boscavert?
si maitresse
alors demain tu me prsenteras un rsum des 2 pages que nous venons de lire, tu sais faire un rsum?
oui madame,
je veux 15 lignes
il y a des rveurs...on a besoin de rveurs.
Les rveurs ne sont pas comptable, ne sont pas domptables,
ils bousculent nos imaginaires, ils nous incitent regarder en l'air
Il suffit d'ouvrir la porte de l'improvisation ludique, et les mots deviennent des ressorts sur lesquels les imaginaires rebondissent.
- Qu'est-ce qu'on a au goter Warren ? demande Annette.
- De la brioche avec de la confiture de...courgette...
Et il suffit de cette ouverture pour dclencher toute une animation dlirante sur la couleur des fraises, des courgettes (les deux sont bleues pour les ignorants et les incrdules) et le drapage est source de bonheur partag...avec les 3/6ans.
Voila, c'tait un extrait de l'accueil du soir...du vcu qui n'a que 3 heures de dcalage.
Sur mes cahiers d'colier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable sur la neige
J'cris ton nom
Sur toutes les pages lues
Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre
J'cris ton nom
Sur les images dores
Sur les armes des guerriers
Sur la couronne des rois
J'cris ton nom
Sur la jungle et le dsert
Sur les nids sur les gents
Sur l'cho de mon enfance
J'cris ton nom
Sur les merveilles des nuits
Sur le pain blanc des journes
Sur les saisons fiances
J'cris ton nom
Sur tous mes chiffons d'azur
Sur l'tang soleil moisi
Sur le lac lune vivante
J'cris ton nom
Sur les champs sur l'horizon
Sur les ailes des oiseaux
Et sur le moulin des ombres
J'cris ton nom
Sur chaque bouffe d'aurore
Sur la mer sur les bateaux
Sur la montagne dmente
J'cris ton nom
Sur la mousse des nuages
Sur les sueurs de l'orage
Sur la pluie paisse et fade
J'cris ton nom
Sur les formes scintillantes
Sur les cloches des couleurs
Sur la vrit physique
J'cris ton nom
Sur les sentiers veills
Sur les routes dployes
Sur les places qui dbordent
J'cris ton nom
Sur la lampe qui s'allume
Sur la lampe qui s'teint
Sur mes maisons runies
J'cris ton nom
Sur le fruit coup en deux
Du miroir et de ma chambre
Sur mon lit coquille vide
J'cris ton nom
Sur mon chien gourmand et tendre
Sur ses oreilles dresses
Sur sa patte maladroite
J'cris ton nom
Sur le tremplin de ma porte
Sur les objets familiers
Sur le flot du feu bni
J'cris ton nom
Sur toute chair accorde
Sur le front de mes amis
Sur chaque main qui se tend
J'cris ton nom
Sur la vitre des surprises
Sur les lvres attentives
Bien au-dessus du silence
J'cris ton nom
Sur mes refuges dtruits
Sur mes phares crouls
Sur les murs de mon ennui
J'cris ton nom
Sur l'absence sans dsir
Sur la solitude nue
Sur les marches de la mort
J'cris ton nom
Sur la sant revenue
Sur le risque disparu
Sur l'espoir sans souvenir
J'cris ton nom
Et par le pouvoir d'un mot
Je recommence ma vie
Je suis n pour te connatre
Pour te nommer
Libert.
Paul Eluard
Posie et vrit 1942 (recueil clandestin)
Au rendez-vous allemand (1945, Les Editions de Minuit)
Un beau matin, ma mre me dposa ma place, et sortit sans mot dire, pendant qu'il crivait magnifiquement sur le tableau : La maman a puni son petit garon qui n'tait pas sage. Tandis qu'il arrondissait un irable point final, je criai : Non ! Ce n'est pas vrai ! Mon pre se retourna soudain, me regarda stupfait, et s'cria : Qu'est-ce que tu dis ? - Maman ne m'a pas puni ! Tu n'as pas bien crit ! Il s'avana vers moi
La gloire de mon pre Marcel Pagnol
En cette journe ou dbute le procs "Charlie" ce pome de PAUL ELUARD (mis en ligne par MIMIE) nous rappelle que partout o l'on peut, et surtout quand les temps n'y sont pas propices, il faut crire ton nom : LIBERT
Regardez de prs les dates et les conditions de publication de son pome, cela en dit long.
On notera au age que les surralistes, s'ils paraissent hors du temps, hors de la ralit, sont souvent en premire ligne pour dfendre des causes universelles et fondamentales.
Suite:)
Il s'avana vers moi :
Qui t'a dit qu'on t'avait puni?
C'est crit.
La surprise lui coupa la parole un moment.
Voyons, voyons, dit-il enfin, est-ce que tu sais lire ?
Oui
Voyons, voyons... , rptait-il.
Il dirigea la pointe du bambou vers le tableau noir.
Eh bien, lis.
Je lus la phrase haute voix.
Alors, il alla prendre un abcdaire, et je lus sans difficult plusieurs pages...
Je crois qu'il eut ce jour-l la plus grande joie de sa vie.
Lorsque ma mre survint, elle me trouva au milieu des quatre instituteurs, qui avaient renvoy leurs lves dans la cour de rcration, et qui m'entendaient dchiffrer lentement l'histoire du Petit Poucet... Mais au lieu d'irer cet exploit, elle plit, dposa ses paquets par terre, referma le livre, et m'emporta dans ses bras, en disant : Mon Dieu! mon Dieu!...
Sur la porte de la classe, il y avait la concierge, qui tait une vieille femme corse : elle faisait des signes de croix. J'ai su plus tard que c'tait elle qui tait alle chercher ma mre, en l'assurant que ces messieurs allaient me faire clater le cerveau .
J'avais oubli ce age...et bien plus sans doute.
Ce livre je l'ai vol dans une librairie, j'avais 10 ans...nous tions 3 garnements, ni voyou, ni violent, juste en qute d'aventure, et ce jour l ce fut le vol, un pillage culturel. Je ne l'avais pas choisi par hasard, et nul doute que mes parents me l'aurait achet si je l'avais demand. Je l'ai lu je l'ai aim, ni plus ni moins que si je l'avais achet...mon pote Pierrot avait piqu le chteau de ma mre...
Aujourd'hui ce souvenir me fait sourire...il y a prescription ?
La semaine suivante nous faisions du patin roulettes dans les garages souterrain, d'abord parce que le revtement tait super roulant, mais surtout il y avait ce piment qui rehaussait l'aventure en la personne du gardien de parking qui nous pourchassait en jurant...les frissons, la trouille...le bonheur !
Ouais, franchement, parfois, on gagnerait beaucoup les couter nos petits..
Pourquoi on dit le jaune d'oeuf ? il est pas jaune, il est orange
pas faux..
Pourquoi on dit qu'Antonin est noir ?...Il est pas noir, Antonin, il est marron fonc
H ouais, il n'est pas noir Antonin, et moi je suis pas blanche non plus, je suis beige.. c'est dire marron dilu;)
On est tous marron quoi.. plus ou moins dilus..
Ils sont forts nos petiots , il suffit de les couter ...
Je ne me souviens pas de mon enfance ; je fus
probablement malheureux comme tous les nons,
joli, gracieux comme nous le sommes tous ; trs
certainement je fus plein d'esprit, puisque, tout
vieux que je suis, j'en ai encore plus que mes
camarades. J'ai attrap plus d'une fois mes
pauvres matres, qui n'taient que des hommes, et
qui, par consquent, ne pouvaient pas avoir
l'intelligence d'un ne.
Mmoire d'un ne. Comtesse de Sgur
@Boscavert, pourquoi ne pas laisser cette citation Tareg ? Tu n'es plus un oiseau vert ?
MON BEAU PIC-VERT Rbert Casanova
Frappes rgulires,
Cach derrire
Branches nourricires,
Pas de mystre,
Bonjour pic-vert !
Pos par terre,
Vert militaire,
Plus ou moins clair,
Tte rouge altire,
C'est mon pic-vert !
Bec long trs fier
Sr comme des serres,
Il exaspre
Les fourmilires,
Mon beau pic-vert !
Puis il s'affaire,
Pour son dessert,
Sur un tronc vert,
La queue en l'air..
Salut pic-vert !
Rflexion adresse aux filles trop bavardes: Arrtes, de jacasser, tu es une vraie pie
L'aigle et la pie
Jean de La Fontaine
L'Aigle, reine des airs, avec Margot la pie,
Diffrentes d'humeur, de langage, et d'esprit
Et d'habit,
Traversaient un bout de prairie.
Le hasard les assemble en un coin dtourn.
L'Agasse eut peur, mais l'Aigle, ayant fort bien dn,
La rassure, et lui dit : Allons de compagnie :
Si le matre des Dieux assez souvent s'ennuie,
Lui qui gouverne l'Univers,
J'en puis bien faire autant, moi qu'on sait qui le sers.
Entretenez-moi donc, et sans crmonie.
Caquet-bon-bec alors de jaser au plus dru,
Sur ceci, sur cela, sur tout. L'homme d'Horace,
Disant le bien, le mal, travers champs, n'et su
Ce qu'en fait de babil y savait notre Agasse.
Elle offre d'avertir de tout ce qui se e,
Sautant, allant de place en place,
Bon espion, Dieu sait. Son offre ayant dplu,
L'Aigle lui dit tout en colre :
Ne quittez point votre sjour,
Caquet-bon-bec, ma mie : adieu ; je n'ai que faire
D'une babillarde ma cour :
C'est un fort mchant caractre.
Margot ne demandait pas mieux.
Ce n'est pas ce qu'on croit que d'entrer chez les Dieux :
Cet honneur a souvent de mortelles angoisses.
Rediseurs, espions, gens l'air gracieux,
Au coeur tout diffrent, s'y rendent odieux,
Quoiqu'ainsi que la Pie il faille dans ces lieux
Porter habit de deux paroisses.
Jean De Lafontaine est aussi un auteur de contes grivois
Soeur Jeanne est vante pour sa pit...
Soeur Jeanne
Soeur Jeanne ayant fait un poupon,
Jenait, vivait en sainte fille;
Etait toujours en oraison;
Et toujours ses soeurs la grille.
Un jour donc l'abesse leur dit :
Vivez comme soeur Jeanne vit,
Fuyez le monde et sa squelle.
Toutes reprirent l'instant :
Nous serons aussi sage qu'elle,
Quand nous en auront fait autant.
Contes et nouvelles en vers par Monsieur de La Fontaine
J'ai perdu mon temps, fouill la toile, j'y ai gagn la lecture d'un beau texte. J'ai pris le temps, propos un ami guitariste, le mettre en musique. Il n'avait pas le temps, il ne savait quel temps le mettre. Le temps est beau, est ce aussi le temps d'une rponse?
moi monde coeur papillon
Laisser filer le temps
laisser filer le temps
Le lac est lisse, y'a pas une ride
Juillet brlant promet des jours arides
Mon coeur au ralenti qui sombre
Je somnole sous une aile d'ombre
Le soleil hisse son corps de feu dans le ciel
Les abeilles virevoltent en qute de miel
Refrain :
Le temps ralentit et les heures s'tirent
A l'horizon reste le bonheur en point de mire
Pas de rendez-vous inutile et futile
Juste l't et ses plaisirs tactiles
Pas de soupes et de soirs au coin du feu
C'est les grillons, moi et leur chant mystrieux
Je suis l pos comme un papillon fragile
La rose frache mouille mes pieds agiles
Un cerf se dsaltre en courbant le cou
Chaque jour fidle au rendez-vous
Le monde se cache du soleil qui brle
Sous la canicule mme les serpents capitulent
Je gote ce temps qui file entre mes doigts
Pas d'avant pas d'aprs juste l'instant qui fait loi
Puis le jour dcline, le ciel enfin rougeoit
De nouveau le cerf sur la rive qui boit
Les heures soupirent et crent une bulle
Lentement je me glisse dans le crpuscule
Et demain recommencer, et demain recommencer
le texte est superbe mais...
Alors toujours se prcipiter, courir encore entre les bus et la cuisine, entre ses enfants et ses vieux parents, courir toujours derrire le temps qui ne prend jamais de retard...et finalement en faire tellement chaque jour, avoir la tte si pleine, si essouffle...press d'arriv au bout de toutes ses missions, celles qu'on nous imposent, celles que l'on s'imposent, press de franchir la ligne, press de mourir croirait on ?
Ou s'immerger sur un projet, totalement, et les 15 minutes qui viennent de s'couler sont en ralit 3 heures...l'impression que le temps s'est arrt, mais l'arrive il s'est acclr :)
Vous vous souvenez le film Interstellar ? 2 heures pour ceux qui sont sur la plante, immerg dans leur aventure, se battant pour survivre...mais pour celui qui attendait leur retour, attendre, attendre, dans le vaisseau en orbite, 30 ans se sont couls.
Belle mtaphore pour montrer que fixer des normes collectives au temps est une chimre...le temps de l'phmre s'coule diffremment de celui vcu par l'lphant...et celui qui se sait condamn (nous le sommes tous) court terme...comment vit-il le temps qui s'graine ?